Hot’s Design Communication SA fête aujourd’hui ses 35 ans. Un 1er mai, oui, le chef a toujours eu le sens de l’humour.
Souvenir d’une enfance «graphique»
Lorsque j’étais enfant, bien avant de travailler avec mon papa, je passais déjà une bonne partie de mon temps « au bureau », qui était à l’étage de la maison familiale. Même si j’adorais aller discuter avec les collaborateurs, j’avais une véritable fascination pour tous les objets qui les entouraient. Il y avait des centaines de crayons de couleurs, de feutres double-pointes, des pinceaux et de la gouache à n’en plus finir, des plioirs en os, des Lettraset, des papiers de toutes les épaisseurs et de toutes les structures.
En fait, le « bureau » était un véritable terrain de jeu. Pour moi, là-haut, on créait. Idéalement sur la grande table lumineuse, c’était beaucoup plus cool. Avec du papier calque, pour recopier des dessins trouvés dans une BD. Sinon, je m’amusais à découper du « sagex » avec le fil chauffant pour faire des sculptures improbables. À côté de mes projets artistiques, il y avait des spécialistes qui bossaient. Pour de vrai.
Retour sur l’évolution des designers horlogers
Aujourd’hui, terminé le papier millimétré, les crayons, les gommes et par la même occasion l’aspirateur à gomme, la gouache, les pinceaux,….
Les montres étaient dessinées à la main, chaque diamant était dessiné à l’aide de tout petits pinceaux avec trois poils à peine pour révéler leur éclat et les quatre griffes. Il y avait dans ce travail une finesse et une précision incroyable. Le résultat flirtait avec la réalité.
Petit à petit, les dessins ont laissé la place à la CAD. Plus rapide, plus moderne, les plans directement utilisables par les machines CNC. Aujourd’hui par les imprimantes 3D. Les petits carrés bleus ciel d’un millimètre sur un millimètre ont cédé leur place aux pixels.
En fait, les pixels ont tout remplacé. Qui se souvient encore des machines à écrire avec une boule sur laquelle figuraient tous les signes typographiques, ou des rosaces aux extrémités desquelles se trouvait un signe ?
La création et la mise en page d’un document sont bouleversés par l’arrivée des premiers «Mac».
Après avoir rangé les crayons et les pinceaux, on range les Lettraset, les pavés de faux texte, les bâtons de colle et les ciseaux.
Une souris va remplacer tout cela.
Quelques années plus tard, ce fut le tour de la photographie et de la lithographie de subir l’assaut des pixels.
L’estocade finale fut donnée par internet. Même plus besoin de maquette. On balance un PDF en deux clics et l’affaire est jouée.
Mais cela permet de gérer et de mettre à jour des données et des images qui sont mises en page automatiquement ailleurs, sans échanges de fichiers, sans de longs commentaires tout en garantissant l’exactitude des informations.
35 ans d’adaptation, de remise en question pour servir au mieux des clients qui, eux aussi, ont évolué et tentent de suivre les desiderata d’une clientèle de plus en plus sollicitée.