Évolution des designers horlogers : Du papier millimétré aux pixels numériques

De l’art minutieux des dessins à main levée à l’ère numérique des pixels, l’évolution des designers horlogers a révolutionné l’industrie de la création horlogère. Des outils traditionnels tels que les crayons et les pinceaux ont cédé la place à la conception assistée par ordinateur (CAD) et aux imprimantes 3D. Découvrez nos deux témoignages et quelques croquis d’époque de Jean-Marie Hotz.

Les témoignages

Aujourd’hui, c’est la fin du papier millimétré, des crayons, des gommes et même de l’aspirateur à gomme, de la gouache et des pinceaux…

Autrefois, les montres étaient dessinées à la main, chaque diamant prenait forme grâce à de minuscules pinceaux à trois poils à peine, révélant ainsi leur éclat et les quatre griffes. Ce travail était empreint d’une finesse et d’une précision incroyables. Le résultat frôlait la réalité.

Peu à peu, les dessins ont cédé leur place à la CAO (Conception Assistée par Ordinateur). Plus rapide, plus moderne, les plans pouvaient être directement utilisés par les machines à commande numérique (CNC). Aujourd’hui, ce sont les imprimantes 3D qui prennent le relais. Les petits carrés bleus ciel d’un millimètre sur un millimètre ont été remplacés par des pixels.

En fait, les pixels ont tout envahi. Qui se souvient encore des machines à écrire avec leur boule portant tous les caractères, ou des motifs ornementaux avec un symbole au bout ?

La création et la mise en page des documents ont été bouleversées par l’arrivée des premiers ordinateurs « Mac ».

Après avoir rangé les crayons et les pinceaux, on a rangé les Lettraset, les blocs de faux texte, les bâtons de colle et les ciseaux.

Une souris a pris le relais.

Quelques années plus tard, ce fut au tour de la photographie et de la lithographie d’être attaquées par les pixels.

La touche finale fut apportée par Internet. Plus besoin même de maquettes. Un simple PDF envoyé en deux clics et l’affaire est réglée.

Cela permet cependant de gérer et de mettre à jour des données et des images qui sont automatiquement mises en page ailleurs, sans échange de fichiers, sans de longs commentaires, tout en garantissant l’exactitude des informations.

35 ans d’adaptation, de remise en question pour mieux servir nos clients qui, eux aussi, ont évolué et tentent de répondre aux demandes d’une clientèle de plus en plus sollicitée.

Jean-Marie Hotz

Lorsque j’étais enfant, bien avant de travailler avec mon papa, je passais déjà une bonne partie de mon temps « au bureau », qui était à l’étage de la maison familiale. Même si j’adorais aller discuter avec les collaborateurs, j’avais une véritable fascination pour tous les objets qui les entouraient. Il y avait des centaines de crayons de couleurs, de feutres double-pointes, des pinceaux et de la gouache à n’en plus finir, des plioirs en os, des Lettraset, des papiers de toutes les épaisseurs et de toutes les structures.

En fait, le « bureau » était un véritable terrain de jeu. Pour moi, là-haut, on créait. Idéalement sur la grande table lumineuse, c’était beaucoup plus cool. Avec du papier calque, pour recopier des dessins trouvés dans une BD. Sinon, je m’amusais à découper du « sagex » avec le fil chauffant pour faire des sculptures improbables. À côté de mes projets artistiques, il y avait des spécialistes qui bossaient. Pour de vrai.

Mélissa Hotz

Quelques croquis d’époque de Jean-Marie Hotz